Un âne, un chien de chasse, un chat et un coq deviennent trop vieux aux yeux de leurs maîtres. Ces derniers s’apprêtent sans le moindre remords à les trucider.
Evidemment, on s’en doute bien, les animaux veulent sauver leur peau. Une fois n’est pas coutume, c’est l’âne qui anticipe avec lucidité le triste sort qu’on lui réserve. Ni une, ni deux, il décide de prendre… la tangente. Objectif : aller former une fanfare municipale pour la ville de Brême.
Chemin faisant, il invite d’autres compagnons de déroute à se joindre au voyage. Il faut bien dire qu’eux aussi sont rebutés par la réforme qu’on leur destine…
Un choc visuel pour les Musiciens de Brême
Les éditions suisses La joie de lire ont ouvert leur porte en 2013 à leur jeune compatriote Fanny Dreyer pour illustrer Les musiciens de Brême, célèbre conte sur la vieillesse des frères Grimm. Fanny Dreyer en propose une vision géométrique et surréaliste diamétralement opposée au côté classique du texte.
Formes géométriques et couleurs…
Sa palette de couleurs dures à l’acrylique (bleu/rouge/vert/jaune) est comme éparpillée en un jeu de construction sur les grandes réserves de blanc que forment les doubles pages. Le cheminement vers Brême adopte une signalétique contemporaine (les étapes sont numérotées, on voit des panneaux directeurs). Des parallélogrammes évoquent les champs traversés par la compagnie des animaux.
…adoucies par une touche de surréalisme
Avec Fanny, les maisons ont des yeux, le coq sur le toit est aussi grand que la ferme. Des Indiens et des cowboys se promènent au fil de pages où la notion d’échelle est totalement balayée.
Qu’on aime ou pas le choix graphique de l’illustratrice, l’album s’impose par sa qualité ludique et la belle exploitation possible en arts plastiques pour des enfants en fin de maternelle et début de primaire. On peut en profiter pour dénicher un jeu de tangram et reproduire un modèle d’animal.
Les musiciens de Brême. Les frères Grimm, ill. de Fanny Dreyer. Editions La joie de lire, 2013
Une réponse
[…] le bien-être animal, jusqu’à sa mort naturelle, ce qui est fort louable. On pense au conte Les Musiciens de Brême. En revanche, les œufs sont vendus à prix d’or. Mais, comme dit l’adage, quand on […]