Parus initialement au Canada en 2019 et 2021, les albums La souris qui devint roi et L’ours qui voulait chanter mettent en scène les mêmes protagonistes : un ours, une souris, un corbeau, un serpent, une tortue et un renard. La trame est également la même : les animaux tombent par hasard sur des objets et s’en emparent pour imaginer des jeux.
Dans ces ouvrages « compagnons », comme le formulent les anglophones, les six animaux jouent de concert et ça se passe plutôt bien. Sauf pour l’ours qui a du mal à s’affirmer : dans La souris qui devint roi, il est le seul à ne pas trouver de couronne. Dans L’ours qui voulait chanter, il est le dernier à faire entendre sa voix alors qu’il a été le premier à trouver un ukulélé dans la forêt. Pire, sa chanson ne rencontre pas un franc succès.
Dans les deux cas, l’ours timide s’isole car il en a gros sur la patate. Mais seul dans son coin, comment faire partir cette tristesse ? Heureusement, la souris veille au grain…
Tout en délicatesse, les deux albums abordent les sentiments froissés et son antidote, la chaleur de l’amitié. La manière d’agir au sein d’un groupe, les notions de pouvoir et d’écoute, l’empathie de la souris forment des leçons de savoir-vivre subliminales qui feront le plus grand bien à nos têtards. À certains adultes aussi à n’en pas douter…
Subtilité, douceur et raffinement
Le texte de l’auteur multiprimé, Cary Fagan, est admirablement porté par les illustrations au crayon de papier, légèrement colorisées en numérique, de l’illustratrice Dena Seiferling. À la manière de fac-similés d’ouvrages classiques, les deux albums apportent le meilleur de l’ancien (y compris un ex-libris) et de l’actuel (titre embossé en doré) où fond et forme s’allient pour créer des objets livres précieux.
Bonus
Différencier corneille et corbeau avec la revue La Salamandre
Chez les adultes
La corneille joue un rôle de premier plan dans le roman La maison aux sortilèges d’Emilia Hart.
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