Les éditeurs représentés par un organisme de perception de droits, la SCELF, veulent taxer les lectures à voix haute données par les médiateurs du livre dans les bibliothèques municipales, dans les crèches, dans les associations, dans les prisons et dans les opérations « hors-les-murs ».
Autrement dit, n’importe quel conducteur abruti peut nous obliger à écouter en toute impunité sa musique débile en ville aux feux rouges.
En revanche, les bibliothécaires (enfin plus exactement les maires ou les présidents de communautés de communes) vont devenir des délinquants lorsqu’ils lisent L’Afrique de Zigomar à un groupe d’enfants dans le cadre de leurs missions de lecture publique.
Cette polémique qui enfle me fait penser à un album que j’ai justement beaucoup lu aux scolaires lors d’accueils de classes, Sanji le voleur d’odeurs, un conte publié chez Milan jeunesse.
Sanji est le voisin d’un boulanger avide. Le boulanger prétend faire payer Sanji en invoquant le fait que ce dernier bénéficie des bonnes odeurs de croissants chauds toute la sainte journée.
L’affaire finit devant le juge. Le juge fait appel à son astuce de professionnel pour garantir les libertés publiques et pour éviter à Sanji de marcher sur la tête…
Je ne veux pas déflorer le sel de l’histoire mais j’invite fortement les éditeurs à prendre connaissance de l’ouvrage auprès de leur confrère Milan jeunesse.
Comme le livre est épuisé, il va falloir faire appel aux services des bibliothécaires qui gèrent des fonds de conservation. C’est ballot hein…
Ah, un dernier petit mot : les enfants, quand je leur lisais Sanji, riaient à gorge déployée, pas dupes de la bêtise et de la cupidité du boulanger…
En savoir plus
- Droits d’auteur
- Droits culturels
- N.B. La pétition Shéhérazade en colère circule sur Change.org, on peut signer en ligne sur la page Facebook de Breadcrumb
23/12/2018 : Depuis ce billet, la question a été provisoirement réglée par un… moratoire.
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