Le caméléon est un animal tranquille. Son pas lent n’a rien de celui du lézard, son collègue vif-argent.
Moins fréquent certes que le loup, le cochon ou le lapin dans les albums jeunesse, ce curieux animal incarnant la sagesse est néanmoins un personnage principal riche à exploiter avec les enfants, notamment en arts plastiques.
Pour mieux le connaître, je vous propose un zoom sur Le caméléon qui se trouvait moche et quelques titres à explorer où il se met en scène à sa manière, discrète et camouflée. Un petit bonus pour la médiation est à télécharger en fin d’article.
Le caméléon qui se trouvait moche, façon pitch
Caméléon est complexé par son physique. C’est un vrai souci qui empoisonne son existence. En quête de solution, il consulte une sorcière. Celle-ci déploie son cérémonial à grands renforts de bracelets dorés et coquillages précieux. Avant d’éclairer le chemin du caméléon par une réflexion sensée et un soupçon d’intimidation.
L’éloge du bon sens
Une langue classique, claire et riche, une problématique qui concerne beaucoup d’entre nous et une résolution proverbiale pour rassurer les enfants insatisfaits ou malmenés : avec de telles prémisses, le contrat de lecture du conte imaginé par le conteur-musicien Souleymane Mbodj est assez bien rempli.
Le livre développe l’éloge du bon sens et évoque aussi la puissance de la rumeur.
Une alliance chaleureuse avec l’illustratrice
Magali Attiogbé, illustratrice métisse franco-togolaise, a eu très vite « les fesses entre deux chaises », comme elle l’écrit avec humour sur son portfolio. Est-ce cette situation inconfortable qui lui a donné cette agilité dans la peinture et la sculpture, nul ne le sait. En revanche, son talent assorti à un choix de couleurs éclatantes saute immédiatement aux yeux.
Pour Le Caméléon qui se trouvait moche, elle a enlacé ses peintures autour du texte de Souleymane Mbodj avec somptuosité. Les illustrations sont réalisées avec des crayons de couleur et des gouaches dans des tonalités chaudes sur fond blanc.
L’ une des doubles pages propose un panorama naïf où l’œil se perd à chercher le caméléon. On imaginerait bien un prolongement vers l’impression textile.
Magali Attiogbé a reçu un prix en 2019 de la foire de Bologne qui donne le la en littérature de jeunesse.
Un petit mot sur les jeunes éditions des éléphants
La jeune maison des éléphants a été fondée il y a quelques années par un duo de dames de l’édition.
Leur ligne éditoriale ? Les valeurs attribuées à leur totem, l’éléphant. On y trouve bien sûr la Mémoire avec un titre du patrimoine : La tornade d’Arthur Geisert. Mais aussi la Persévérance et la Détermination avec des thèmes volontaires tels que la lutte pour les droits de l’individu, contre la ségrégation raciale (Ruby tête haute) ou contre un pouvoir politique totalitaire (Avec trois brins de laine, on peut refaire le monde…).
Des valeurs humanistes et des univers d’artistes viennent petit à petit étoffer leur catalogue d’albums exigeants. Pour toucher les enfants, les deux éditrices parient sur l’intelligence. Je ne serais pas surprise si certains de leurs titres figuraient à l’avenir sur la liste de référence de l’Education nationale.
Pack caméléon
Les enseignants, pour une mise en réseau, pourront ajouter les classiques de Léo Lionni et Eric Carle, La grande question de Petit caméléon de Mathias Friman, l’hilarant Ni vu, ni connu de Michaël Escoffier et Kris Di Giacomo, Caméléon de Jean Gourounas et s’amuser avec un facétieux « caméléon » nommé Raymond l’escargot.
Activité
- Une séance conte avec Souleymane Mbodj (Leebkat.com)
- Eveil musical : les instruments africains (on trouve des explications très complètes sur le site de Souleymane Mbodj) et dans son dernier livre-CD-MP3 paru chez Milan, Soriba et les animaux musiciens
Un éveil musical aux instruments de percussion africains
Arts plastiques autour du caméléon
Peindre un caméléon avec l’aide de la Maternelle de Bambou
Fabriquer un caméléon en papier sur paper-toy.fr
D’autres activités à découvrir sur Opération Caméléon
Le saviez-vous ?
Les caméléons présents sur l’Ile de Madagascar, bien qu’inoffensifs, entraînent une crainte diffuse auprès des autochtones.
Aucune réponse