Depuis la dernière décennie, certaines médiathèques ont ajouté dans leurs collections un secteur jeu. Dans la mesure où il s’agit d’une mission accessoire et où du personnel qualifié (ludothécaire ou bibliothécaire formé), en nombre suffisant, peut s’investir sur ce créneau, Breadcrumb voit d’un œil intéressé ce pan d’activités supplémentaires.
D’autant qu’en jeunesse, avec les livres-jeux et les animations, il y a belle lurette que l’aspect ludique est étudié sous tous les angles.
Signe des temps, le Centre National du livre jeunesse publie d’ailleurs chaque mois une sélection d’applications et de jeux vidéo en plus de sa sélection livres dans La Revue des livres pour enfants.
Des histoires en jeu…
Parmi les jeux qui permettent de raconter des histoires, la bibliothécaire Céline Méneghin recommande les titres Dixit, Il était une fois, Linq ou encore Speech dans Jouer en bibliothèque paru aux Presses de l’ENSSIB.
Familial, intelligent, jubilatoire, Comment j'ai adopté un gnou, jeu de dés et cartes à vocation narrative, met sur pied d'égalité adultes et enfants.
L'éditeur, Le Droit de perdre, revendique le plaisir de s'amuser sans le diktat de la performance et c'est réussi.
Les dés connecteurs, sortes de "Mais où est donc Ornicar?" jouent le rôle d'assistants pour inventer une histoire au fur et à mesure.
En 10, 15 minutes, chaque joueur se lance dans un récit où la rigueur scientifique n'a pas droit de cité. Les fous rires s'invitent sans crier gare. Quant au décompte des points pour connaître le vainqueur, il est totalement fantaisiste!
…aux registres des jeux…
Le spectre est bien plus large : des jeux de plateau aux escape games, en passant par les jeux vidéo, tous les publics peuvent trouver leur bonheur, soit en empruntant, soit en participant aux moments jeux proposés dans les structures.
…Les enjeux de la culture jeu
Jouer en bibliothèque, ouvrage collaboratif édité par l’école nationale des sciences de l’information et des bibliothèques, établit un guide pratique pour créer un secteur jeu et propose un retour d’expériences.
Il en ressort que le jeu favorise une certaine mixité sociale et intergénérationnelle, qu’il nécessite un travail d’équipe en complémentarité. La constitution de binômes au sein de l’équipe est un impératif.
S’il existe bien évidemment d’autres lieux où l’on peut jouer (cafés jeux, ludothèques), la gratuité des bibliothèques, leur présence sur tout le territoire et le lien entre littérature et jeu (exemple de l’action culturelle Minecraft/Tobie Lolness) en font un lieu complémentaire pertinent et riche sur le plan humain. Avec également en ligne de mire l’élargissement des publics.
Un rangement plus important (vérification et contrôle de la totalité des éléments, démultiplication des sachets plastiques), la question du statut juridique relatif à l’acquisition, la consultation sur place et le prêt, les classifications (ESAR, COL) sont abordées tout comme la question de la formation des personnels.
Les retours d’expériences dans Jouer en bibliothèque, au delà des bibliothécaires visés, intéresseront les élus, les enseignants, les associations, les psychologues, les paramédicaux, les assistants maternels, les personnes cherchant à travailler dans les secteurs du jeu et tout public intéressé par le jeu.
Alors, prêts à entrer dans le jeu ?
=>Jouer en bibliothèque, Presses de l’Enssib, 2015, Collection La Boîte à outils
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