Gurty : il y a une vie en dehors de l’album!

Breadcrumb vous propose un retour sur le phénomène Gurty : recettes d’un succès et ingrédients pour leçons de français.

Gurty, une narratrice osée

Depuis bientôt 10 ans, Bertrand Santini est l’auteur-illustrateur d’une série de romans exceptionnels, Le journal de Gurty.  Il utilise le procédé littéraire de la prosopopée. Pour ceux qui le ne le sauraient pas ou l’auraient oublié, une prosopopée est une figure de style consistant à faire parler un être inanimé ou un animal. Gurty, chienne de race non déterminée et narratrice est bien la star des romans. Et c’est son maître Gaspard qui est au bout de la laisse, pas l’inverse.

Dans l’incipit (le tout premier texte du premier chapitre du premier roman), elle définit Gaspard ainsi:

Voilà, en quelques mots, les lecteurs sont scotchés : humour, tendresse, textes courts et le grand jeu avec des illustrations rigolotes et une typographie joyeuse et pleine de sens.

Incipit 1er tome : Vacances en Provence

Dans le treizième titre paru en novembre 2024, Gurty délaisse la SNCF et revient à Aix en avion avec son humain gentil, joueur et tout propre. Elle retrouve à l’aéroport son sosie masculin et anglais, Foggy, accompagné de sa maîtresse. Gurty, bien qu’elle ne veuille pas le reconnaître, a un « crush » pour Foggy. Or, c’est nul d’être amoureuse! Par exemple, lorsqu’on est amoureuse, on perd l’appétit. Sauf que Gurty adore manger! Entre un poulet et un fiancé, son choix est vite fait. Elle choisit le poulet!

Gurty, un humour justement dosé

Fleur, sa meilleure amie, peureuse et un peu simplette, Tête de fesses (Jean-Jacques de son vrai prénom), son meilleur ennemi, Foggy, son sosie masculin et amour contrarié ainsi qu’une ribambelle d’autres animaux au fur et à mesure que les romans s’additionnent, composent une petite communauté en vacances tout à fait attachante.

Un chouïa naïve mais jamais complexée, Gurty improvise des aventures hilarantes avec la participation correctrice bienveillante de Gaspard. Et en plus, il y a un truc avec Gurty : elle sait très bien faire sa mignonne!

Gurty, la reine du passé composé

Gurty écrit elle-même son journal intime. Dans le cadre superbe de la Provence, ses aventures sont racontées au passé composé, temps prédominant dans le journal.

Ce qui est absolument super pour faire un rappel de l’accord du participe passé.

Pour les verbes simples

1. si auxiliaire être, le participe passé s’accorde avec le sujet;

2. si auxiliaire avoir, avoir ne veut rien savoir (jusqu’au CE2),

3. sauf si le COD est placé avant l’auxiliaire (accord avec le COD)

1. 1. Gurty est partie à Aix-en-Provence en avion.
   2. Elle a filé direct sous le siège.
   3. Gaspard l’a soulevée pour la mettre dans les bras de Dame Hortense.

Pour les verbes pronominaux

Aïe aïe aïe, ça se corse encore. Mais ça s’éclaire très bien :

Fleur s’est léchée. Le raisonnement : Fleur a léché quoi ? Elle-même (s’). Le COD est avant l’auxiliaire. Le participe passé s’accorde avec le COD.

Fleur s’est léché la patte. Le raisonnement : Fleur a léché quoi ? Sa patte. Le COD est après l’auxiliaire. Le participe passé ne s’accorde pas.

Conclusion : lire Gurty est une opération générale de sauvetage de l’écriture de la langue française, pour les grands comme les petits.

Pour Gurty : hip hip hip hourra !

En savoir plus sur Le Journal de Gurty

Vacances en Provence : 1er titre de la série en 2015

Bonus Gurty