Le petit robot de bois et la princesse bûche
Jusqu’en 2015, date de son assassinat lors des attentats de Charlie Hebdo, Honoré, dessinateur de presse, passait la littérature à la moulinette pour composer chaque mois des rébus littéraires. C’était ardu, intéressant, humoristique.
On retrouve cet esprit brillant chez Tom Gauld qui marie littérature et science dans ses dessins de presse loufoques et cultivés. L’homme, plus jeune, convoque dans son univers jeux vidéo et séries anglaises. C’est ardu, intéressant, humoristique.
Un robot de bois sur papier
Et voici qu’après trois recueils de strips parus aux éditions 2024, Tom Gauld publie son premier livre jeunesse à la rentrée 2021, Le petit robot de bois et la princesse bûche.
Dans ce conte de son cru, l’auteur-illustrateur intègre tous les éléments de base attendus pour une création extrêmement originale qui fera date, sans nul doute, en littérature de jeunesse.
Les deux personnages principaux, un robot de bois fabriqué par une inventrice et une princesse animée à partir d’une bûche par une sorcière, sont adoptés par un roi et une reine en mal d’enfants.
La vie est belle et les nouveaux frère et sœur s’apprécient.
Mais la princesse a un secret pouvant conduire à sa perte si son frère robot ne la réveille pas tous les matins à l’aide d’une formule adaptée. Or, voilà qu’un jour, diverti par un cirque itinérant arrivant de bon matin, le petit robot oublie sa sœur de bois. Celle-ci est alors boutée malencontreusement hors du château. Le petit robot doit partir à sa recherche…
On s’en doute, de nombreuses épreuves attendent le jeune robot. Cependant, il n’est pas le seul héros du conte : la princesse va elle-même devoir prendre le relais car son frère de bois est sorti très amoindri de ses exploits.
Tom Gauld nous offre ainsi un conte paritaire remarquable sur tous les plans.
La construction graphique duelle est bluffante dans sa conception : nombreux détails à rechercher et comparer (doubles pages atelier de l’inventrice et antre de la sorcière), inclusion de vignettes dans les illustrations, épreuves synthétisées sous forme de cartes à jouer.
S’y ajoute la qualité du vocabulaire tant technique que maritime, sans parler de la richesse narrative. À noter qu’il existe en anglais une expression populaire to sleep like a log (littéralement dormir comme une bûche).
Bref, tout l’ADN d’un futur classique.
♥♥♥♥♥
Robot Labo au banc d’essai de Breadcrumb
Geeks et bibliomakers font de plus en plus partie des professionnels des médiathèques. De temps à autre, Breadcrumb expérimente des actions numériques pour évaluer les possibilités de médiation en structures. Après Scratch, c’est le petit robot des éditions Nathan, prénommé Achille, que nous avons exploré. Il est petit, mobile, et on peut lui enseigner plusieurs modes de déplacement.
Un robot de carton numérique
Le Kit robot Nathan, c’est un peu comme les fajitas et autres burritos qu’on achète au supermarché : tout est fourni dans la boîte sauf un ou deux ingrédients à se procurer au rayon frais.
Dans ce cas précis, en guise de tomates, salade ou bœuf haché, il faut prévoir deux piles et un tournevis. Le résultat est un petit robot fonctionnant à l’aide de ses yeux capteurs et de son circuit intégré, que l’on peut ‘éduquer’.
Achille le robot est un peu minutieux à monter (enfin pas autant que les meubles d’un géant suédois, rassurons-nous), notamment les élastiques sur les roues et les vis minuscules. Heureusement, l’association vidéo tutorielle et notice de montage s’avère excellente.
Breadcrumb suggère une bonne astuce : choisir un tournevis cruciforme avec le bout aimanté évitera de chercher à 4 pattes les vis baladeuses.
Le principe : Achille fonctionne dans une atmosphère obscure. En effet, la lumière détectée par les capteurs coupe le circuit électrique. Quand le circuit est ouvert, Achille s’arrête.
Achille nécessite un enfant qui aime construire, fabriquer, bricoler avec le coup de main d’un adulte. Mais on peut rattraper le coup avec ceux qui préfèrent dessiner une fois le robot assemblé. Reste ensuite à ‘éduquer’ Achille.
Le +
Achille est personnalisable ; un assemblage à 2 est fortement recommandé
Le –
Achille est de petite taille donc minutieux à assembler ; Il est parfais pour l’univers familial ou à l’école, mais compliqué à mettre en place en médiathèques sauf sous forme de démonstration (avec 2 boîtes).
À lire
L’article de la revue Geek junior
♥♥♥♥♥
D’autres robots mémorables
- Les robots n’aiment pas l’eau Philippe UG
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