Le Petit Oeuf enseigne l’air de rien les sciences naturelles dans ses gags. Il aime se déguiser et ne supporte pas l’idée de devoir éclore un jour.
Pour mieux connaître
le Petit œuf et découvrir qui se cache sous la coquille, Breadcrumb a posé 5 questions à Philippe Garand, son créateur.
B. Quelle est votre formation d’origine ?
P. J’ai travaillé la BD en autodidacte et en atelier avec d’autres auteurs/dessinateurs BD. Eux sont partis vers le dessin animé et moi j’ai persisté 😄.
B. Qu’est-ce qui vous a amené à créer le Petit œuf et à devenir éditeur ?
P. J’ai d’abord proposé mes histoires au Lombard et à Dargaud. Puis, ayant déjà une expérience de gestion de toute la chaîne quand je faisais du fanzine, j’ai décidé de recréer ce système très valorisant et convivial en créant Poulailler Production. Ce qui m’a permis de travailler avec d’autres et de rémunérer tout le monde !
Le Petit œuf est né grâce aux demandes récurrentes des enfants sur les salons. « M’sieur ! Tu me dessines Titeuf ! ». J’en parle dans mon spectacle. Pour satisfaire des classes entières, j’ai eu l’idée de leur dessiner un œuf avec une plume de pintade sur le sommet de la coquille. Il est né d’un jeu de mot, mes albums en sont truffés.
B. Comment travaillez-vous avec les autres scénaristes ?
P. Nous cherchons des idées chacun de notre côté, sous forme de découpages et de croquis rapides. Puis, nous leur faisons faire des allers-retours entre nous pour les développer, enlever les longueurs, ajouter des gags, jusqu’au moment où je considère que les histoires sont terminées. Il y a du déchet et c’est bien normal. Pour faire nos BD « Label Rouge », nous ne gardons que la crème. 😂
B. Comment animez-vous vos ateliers dans les classes ou en bibliothèques ?
P. Il s’agit d’une animation/spectacle. J’y aborde toutes les étapes de la création en une planche, en partant de mon expérience et de ma façon de travailler sur la série du Petit œuf. Ce spectacle s’appelle d’ailleurs « Le show du Petit œuf « . Il est interactif car je pose des questions et je demande la participation des élèves. Par exemple, je demande qu’un élève dessine une certaine forme de bulle, une onomatopée, une expression du visage…
Le spectacle est pédagogique dans le sens où il donne les clefs, à tous, pour se lancer dans l’élaboration de BD. Tout le monde peut s’y mettre. Du moment que l’on sait tenir un crayon, c’est bon ! Et il est tout aussi humoristique que les albums de ma série. Je m’amuse beaucoup et les élèves également. Je le présente depuis 2007 et j’éprouve un très grand plaisir à chaque fois.
B. Avez-vous quelques anecdotes à partager avec nous ?
P. J’ai énormément d’anecdotes. Des joyeuses, des poignantes aussi.
Étant moi-même éditeur, sur mon premier stand à Angoulême, j’ai offert la toute première BD à un enfant qui était là avec sa classe. Il avait le nez au niveau de la table, il ne quittait pas des yeux la couverture. Au bout d’un moment il m’a dit qu’il aimerait bien avoir cette BD, mais qu’il n’avait pas d’argent. Un geste impossible à faire dans le circuit normal.
Un autre enfant part toujours en vacances avec le même album du Petit œuf, comme on transporte un doudou.
Plus tristement, une dame m’a dit se dépêcher de lire le Petit œuf car elle perdait la vue de façon irrémédiable.
Dans mon spectacle, je demande systématiquement aux enfants comment leurs parents ont choisi leur prénom. J’ai parfois des réponses très drôles. Par exemple, l’histoire de ce couple qui a inscrit des prénoms sur deux verres en carton. Le chien est passé près de la table, sa queue a fait tomber l’un des verres. L’enfant a donc eu le prénom du verre qui est resté sur la table.
Quand c’est formulé avec les mots des enfants, c’est encore plus drôle et émouvant.
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