Livre-objet, cadavre exquis, carnet de coloriage, boîte à imaginaire, jeu de cartes aléatoire, kofrétrompelivre, opus poétique, le dernier titre en date de Claude Ponti, Le Chemin, se glisse au royaume des inclassables.
Ce n’est pas que l’on n’ait pas l’habitude des chausse-trappes avec ce grand créateur pour la jeunesse. Seul de sa catégorie avec Tomi Ungerer dans les pages du dictionnaire Larousse, Claude Ponti nous promène depuis 1986 dans son univers fantaisiste où la prosopopée* est maîtresse et le mal dompté avec acharnement.
Mais, comme dans tous les bons contes, les énigmes doivent être déchiffrées, des théories doivent être élaborées et le sens de l’observation doit être affûté.
Avec Le Chemin, c’est un peu comme si Ponti nous offrait une boîte à outils de construction de ses albums. C’est donc au lecteur de créer son ou ses histoires.
Ce coffret avec cartes à jouer, livre-accordéon et faux mode d’emploi est un bel outil d’animation pour les structures qui travaillent avec l’enfance. On retrouve les éléments figurant dans tous les titres de l’auteur-illustrateur : codes barres facétieux et Blaise le poussin masqué, les idées poétiques et loufoques, peut-être un peu moins la fulgurance des mots jubilatoires (ah le Martabaf!) qu’il sait si bien inventer.
J’avoue que la grande amatrice de fiction que je suis aurait aimé qu’il nous propose en plus une vraie histoire de « sa part à lui tout seul ».
Il n’en reste pas moins que Le Chemin est une formidable proposition d’ateliers créatifs.
♥♥♥♥
Prosopopée : Figure de rhétorique par laquelle l'auteur prête la parole à un absent ou à un être inanimé.
Aucune réponse