J’ai reçu il y a peu une lettre, oserai-je dire plutôt : un petit trésor.
Dans l’enveloppe, il y avait :
- des graines de myosotis (forget-me-not, en anglais, ‘ne m’oublie pas’)
- des confiseries
- une carte avec plein de jolis mots écrits à la main
- un mode d’emploi tout simple, même pour les lecteurs en délicatesse avec la technologie digitale.
La carte indiquait un code à clavetiner sur le site Internet des éditions numériques Cotcotcot. Certes, le code n’était pas magique. Il permettait juste de télécharger un livre numérique, intitulé Ma mamie en poévie.
Vous l’aurez compris à ce stade, le message était si gentil que j’ai suivi, en 3 étapes, la piste numérique de Ma mamie en poévie. Et pourtant, je ne suis pas une inconditionnelle des applications.
Grand bien m’en a pris.
J’ai entamé illico un voyage en poésie. Et puis j’ai participé à un atelier d’écriture en compagnie d’une petite fille narratrice et de sa mamie, poète involontaire.
Poète involontaire car la grand-mère est atteinte de la maladie d’Alzheimer.
Au fil de sa mémoire qui s’effiloche, la grand-mère s’emberlificote dans les mots. Elle tisse un réseau de mots-valises ou de néologismes que la petite fille décrypte avec bienveillance. Evidemment, c’est un peu chaotique. Mais très doux à l’oreille aussi. Voici le conseil de mamie pour nourrir les pigeons à Venise :
“- Pour ne pas qu’ils te pique-piquent, il faut tenir ta main bien apéritive,comme ça, et leur donner des billettes de maïs. Mais, si tu veux, ils peuvent les picorer aussi sur ton épaule, ou sur ta citrouille.
Mes parents m’ont appris que depuis déjà des années, on n’a plus le droit de donner à manger aux pigeons sur la Place Saint-Marc. Mais avec mamie, nous, on continue à les nourrir. Et je sens leur bec au creux de ma paume ou leurs petites pattes sur mes cheveux.”
Extrait – François David et Elis Wilk. “Ma Mamie en Poévie.” iBooks
Illustré par des collages surréalistes d’Elis Wilk et écrit par François David, le grand éditeur poète de Møtus, sur un sujet douloureux, Ma mamie en poévie s’attarde sur les instants poétiques créés paradoxalement par la maladie , comme volés à la course de la vie.
Ma mamie en poévie est tout à fait adapté à une découverte de la poésie sur le tableau blanc interactif des enseignants de l’école primaire. Ce livre animé est pudique, intelligent et permet une discussion riche avec les enfants avant l’adolescence, à l’âge où les grand-parents ont un rôle majeur dans le cœur des enfants.
Au collège, les adolescents pourront l’aborder en transversalité en sciences et vie de la terre et en français, voire en travaux pratiques encadrés sur l’aspect technologies et formats numériques (le livre est au format ePub3, il est lisible sur tous les dispositifs).
L’éditeur actualise un blog et une page Facebook bourrés de ressources documentaires.
Enfin, en famille, sur la tablette, encocoonés sur le canapé, parents et enfants pourront partager de concert un moment intense et grave à la fois. Que l’on soit concerné par la maladie ou pas.
Cotcotcot éditions. Novembre 2016.
Activités
Réalise un atelier d’écriture poétique en mamisquant des mots ou en racontant une anecdote avec des « métaphores ». Tu trouveras quelques idées sur le fichier pdf joint (16 Mo) (clique sur l’image)
À tes mésanges ! (ça veut dire crayons pour mamie)
Une réponse
[…] Les éditions Cotcotcot viennent de publier, après le livre numérique, la version papier de Ma mamie en poévie. […]