Fille du feu

Ecoutez-la s’exprimer : d’habitude on la voit, on la sent, on la respire. Il vaut mieux ne pas la toucher car elle brûle. Mais on ne l’entend pas.

Or là, dans ce magnifique album venu d’Amérique du Nord, elle a décidé de prendre la parole, et le plus souvent sous forme de devinette:

« Lorsque je danse autour des viandes, du poisson ou des fromages, je les cuis, je les parfume ou je les conserve. Qui suis-je? »

Je suis la fumée.

Bienfaisante et malfaisante à la fois.

Maintenant, écoutons l’illustratrice espagnole Mercè López, largement connue à l’international et donc directement contactée par l’éditeur américain Tilbury House Publishers. Elle explique sa technique d’illustration dans un article réalisé par un confrère espagnol. Si vous ne comprenez pas l’espagnol, pas de souci, faîtes comme moi : j’ai utilisé l’intelligence artificielle du traducteur DeepL par le biais du moteur de recherche Bing. Avant de réviser à la marge le texte produit sur DeepL.

Que dit Mercè López?

« C’est la première fois que je travaille avec cette technique qui a été utilisée à maintes reprises dans l’Histoire de l’Art : j’ai utilisé des bougies pour dessiner avec la fumée elle-même. La fumée est donc représentée par elle-même.

Pour compléter les images, j’ai eu besoin d’une technique tout aussi légère, j’ai donc utilisé l’aquarelle pour donner de la couleur et le crayon pour définir les formes, puis j’ai assemblé le tout par ordinateur. Cette finition numérique est quelque chose que j’ai déjà utilisé, comme dans « Roméo et Juliette » ou « Room for everyone », mais je ne l’avais jamais fait avec de l’aquarelle. Je commence tout juste à apprivoiser l’aquarelle, elle a toujours été un peu difficile à manier… ».

Un pompier; de la fumée et une boule de graines de pissenlit qui s'envole

Double page intérieure de Je suis la fumée (c) Le genévrier, 2022

Enfin, le livre nous est parvenu grâce au talent de l’auteur Henry Herz. De profil scientifique, il écrit de la science-fiction mais également des livres pour enfants. Pour Je suis la fumée, il a choisi la poésie additionnée d’un zeste de physique et de beaucoup d’Histoire, de la préhistoire à nos jours.

Focus sur la physique

On parle souvent du cycle de l’eau mais la fumée est aussi un cycle : si le feu brûle le bois pour se transformer en fumée, les arbres ont besoin de la fumée (C02, cendres et vapeur d’eau) pour croître. Dans l’une des planches, est représentée une molécule de dioxyde de carbone dans laquelle l’atome de carbone partage des électrons avec les deux atomes d’oxygène. Trois pages en fin d’ouvrage offrent des explications claires sur:

  • le CO2, un des gaz à effet de serre
  • la germination de graines de citrouille favorisée par la fumée
  • la communication par le biais de la fumée
  • le rôle de l’encens (dans les maisons et dans les rites religieux)
  • la conservation des aliments
  • l’utilisation de la fumée en médecine

Je suis la fumée
Henry Herz; ill. Mercè López
Le genévrier, 2022

Traduit de l’américain par Gaël Renan


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