Longtemps j’ai vécu une histoire d’amour avec Télérama. Pendant une dizaine d’années, comme de nombreux acteurs de la filière culturelle j’imagine, j’ai été abonnée à cet hebdomadaire culturel qui demeure assurément la figure de proue du secteur en France. Si j’étais peu à l’aise avec l’aspect tranchant des critiques littéraires et leur parti pris d’intellectuels de gauche, je reconnaissais néanmoins leur expertise et leur compétence pour rendre compte de la sphère artistique et sociétale.
Et puis, un jour, j’en ai eu assez. Les renvois d’ascenseur entre journalistes et éditeurs m’ont lassée. Les critiques vachardes, j’ai dit stop. De temps à autre, j’achète néanmoins un numéro en kiosque. Parce qu’une histoire d’amour, ça laisse des empreintes dans la mémoire. On continue malgré tout à s’intéresser au parcours de l’ex-partenaire.
Et puis j’aime bien leur idée de rubrique Pour et Contre avec la bouille d’Ulysse. C’est pourquoi je vous propose de retenir ce principe pour Mon petit bout du monde avec Thibault, 11 ans. Thibault, devenu trop grand pour que je l’appelle encore Petit Cobaye, mais qui continue à ma demande à jeter un coup d’œil aux albums jeunesse entre 2 manga ou BD.
Mon petit bout du monde
C’est un très joli album tendre et doux que délivre Sébastien Pelon en ces jours obscurs de confinement, terrorisme, réchauffement climatique.
Dans Mon petit bout du monde, un jeune garçon vit seul sur une île en compagnie de son chien. Il rencontre un jour sur la plage un petit être rond et vert fluo qu’il décide sur le champ d’adopter. Il le prénomme Bidule. Mais Bidule, si petit et mignon qu’il soit, devient peu à peu dérangeant et inquiétant…
Pour
À partir des illustrations splendides imprimées avec des encres végétales de Sébastien Pelon, on pourrait créer de véritables tableaux pour décorer une chambre d’enfant ou l’espace jeunesse d’une médiathèque. La présence du fox-terrier est un atout certain. L’utilisation de vignettes de BD sans contour en alternance avec les planches paysage, l’insertion de strips dans l’histoire, le côté adorable de Bidule croqué comme un oursin vert flashy kawaii rendent la lecture dynamique et très agréable.
Ne t’inquiète pas, je ne vais pas te faire de mal, t’es beaucoup trop mignon, In : Mon petit bout du monde (c) Flammarion jeunesse, 2020
Contre
Alors pourquoi ai-je un peu l’impression d’un texte à message écologique (il faut sauver la planète) plus que d’une histoire offerte à l’imaginaire de l’enfant ? Une de celles qui pourrait conduire le jeune lecteur insensiblement à l’absolue nécessité de faire attention à son environnement sans que la valeur didactique ne soit trop appuyée?
Une coquille dans le texte (malheureusement de plus en plus fréquent dans l’édition) et l’absence de parents dans l’histoire m’interrogent quelque peu. Il n’en reste pas moins que les illustrations à elles seules forcent l’attention. Et que cet album métaphore sera utilement exploité dans un cadre scolaire. Je me demande ce qu’en diraient les Incorruptibles?
En bref
Véronique : 6,5/10
Thibault : je te trouve dure maman ! Moi, je lui donne 8,5/10
Dès 6 ans
Une réponse
[…] dans ma salle de bains, j’ai encadré 3 illustrations extraites de Mon petit bout du monde de Sébastien Pelon. Sébastien Pelon, selon la Bibliothèque nationale de France, a illustré 187 […]