Clémentine Sourdais, c’est la sorcière bien-aimée de Breadcrumb. Elle a des doigts de fée, un talent monstre, une ingéniosité diabolique. A mon sens, elle fait partie du Top ten des illustratrices françaises contemporaines. Oui, rien moins que ça.
Je l’ai découverte en 2013 avec son Petit chaperon rouge. Album découpé paru chez Hélium, c’est le premier titre d’une série de 3 livres accordéons, tous des contes dans la version intégrale de Charles Perrault.
Un triolet de couleurs…
Chaque album repose au recto sur un trio de couleurs (noir-blanc-rouge pour le Chaperon, noir-blanc-jaune pour le Chat Botté, euh, une idée pour la Barbe Bleue ?). Le verso est entièrement noir.
…Pour un théâtre d’ombres tip top
Petits bijoux cartonnés et découpés, ces livres constituent de vrais théâtres d’ombres.
Il ne reste plus qu'à ajouter des mouflets et une lampe de poche et le spectacle peut commencer.
Petit album deviendra grand
Et voici que dans la foulée, en 2015, Clémentine Sourdais nous offre encore un incontournable. Cette fois-ci, changement d’échelle : on passe d’un petit format à un Très grand Petit Poucet. Les couleurs dans des tonalités chaudes sont là aussi volontairement limitées en nombre.
Clémentine Sourdais s’est littéralement surpassée dans cette représentation du Petit Poucet évoquant l’Art populaire, tout en dentelle de papier.
Chaque illustration en papier découpé pleine page fonctionne de concert avec la feuille suivante. Avec maestria. Ce jeu magique de feuilles rend l’échange entre les couronnes des petites ogresses et les bonnets des garçonnets particulièrement opérant.
Clémentine est loin d’être une tâcheronne. Elle a néanmoins peaufiné son très grand livre en ajoutant mille détails ludiques, insolites et esthétiques. Les anachronismes qu’elle a astucieusement glissés ça et là forment un parfait contrepoint à la langue du XVIIe de Charles Perrault. Citons en outre sans tout dévoiler un clin d’œil à une scène phare d’E.T., le bord festonné des images, la robe métaphorique de la femme de l’ogre…
L’œil se régale des jolis chausse-trapes tendus par l’illustratrice tandis que l’oreille se concentre car la langue de Perrault, désuète et si riche, ne se laisse pas capter sans un minimum d’attention.
Moralité :
Il suffit parfois d’ un zeste de Clémentine,
d’un soupçon d’anachronisme,
d’un travail finement ciselé de dentelle de papier,
additionnés à la langue de Monsieur Charles Perrault, pour obtenir une merveille de livre
qui fera le bonheur de toute la famille !
P.S. : une exposition sur Clémentine est disponible à l’Imagier vagabond
Une réponse
[…] la boîte de messagerie de Breadcrumb, j’ai trouvé un joli cadeau de Clémentine Sourdais, l’illustratrice tout en dentelle de papier des contes de Perrault chez Hélium […]