Une maille à l’endroit, une maille à l’envers, le tricot mène à tout.
Si, si, beaucoup de choses se réalisent grâce au tricot. Moi par exemple, j’ai rencontré une pilote d’hélicoptère.
J’ai également reçu un album d’une maison d’édition qui snobe habituellement la petite association de Breadcrumb. C’est simple, l’illustratrice fait partie d’un groupe de tricot. L’une des membres de ce groupe est l’amie de ma voisine. Sachant que l’illustratrice vit en Alsace et que Breadcrumb est basé dans les Alpes-Maritimes.
Si ce n’est pas du réseau social, ça ? Du vrai, en chair et en os, pas du digital à coups de pouce.
Par son effet hypnotique et par l'échange de savoir-faire entre les participants, le tricot libère la parole et tisse un lien social.
Longtemps injustement décrié comme un loisir sans intérêt, il fait peau neuve. Snoods et amigurumis ont balayé l’étiquette « hobby de mamie ». Aujourd’hui, le tricot est plébiscité par la génération des 25-35 ans. Les enfants, filles comme garçons, s’y mettent aussi.
Le succès actuel du tricot s’explique par l’assouvissement d’un triple besoin : réaliser un ouvrage de A à Z, se relaxer et se retrouver en petits groupes. Les gestes doux et répétitifs apaisent l’esprit, à tel point que certains parlent de tricothérapie.
En plus, chaque rang menant au suivant, le tricot favorise la concentration et la dextérité des mains si nécessaire aux enfants d’aujourd’hui.
Du coup, vous ne serez pas surpris si je vous ai concocté une petite sélection d’albums autour des aiguilles, à tricoter et à coudre. Si vous avez des titres sur le thème à proposer, n’hésitez pas à ajouter vos commentaires en fin d’article.
Le centre de l’action
Le tricot joue un rôle capital dans Le loup en slip ainsi que dans A New York chez mamie et Avec trois brins de laine.
Les trois albums partagent comme dénominateur commun l’utilisation des mailles dans un dessein plus large : réflexion sur la différence, acclimatation dans des univers étrangers.
Le détricotage des stéréotypes
La vérité vraie de Mireille Marcassin détricote avec habileté les stéréotypes. Par exemple, chez Mireille, c’est le papa « un peu vieux » qui tricote.
Les aiguilles à coudre, éléments symboliques des contes
Issunboshi se fraye un chemin dans la vie malgré sa taille d’un pouce de haut à l’aide d’un bol et d’une aiguille en guise de casque et d’épée.
La petite Poule rousse s’extrait du sac dans lequel le renard l’a jetée en se servant de son matériel de couturière.
Enfin, l’aiguille tire son épingle du jeu dans le conte de Baba Yaga, la sorcière russe.
Le fil du souvenir
Pourquoi ma grand-mère tricote des histoires, recueil de poésies illustré par la pétillante Aurélie Guillerey, aborde la transmission au sein des familles. L’auteur du Pain Noir, Georges-Emmanuel Clancier, rend dans la préface un hommage magnifique à sa grand-mère analphabète :
Ses mains tricotaient la laine maille par maille, et sa douce voix tricotait ensemble le fil fabuleux des contes et le fil véridique des souvenirs.
Activités
- Débutants : faire une recherche documentaire sur YouTube. La recherche est plus efficace lorsqu’on utilise les mots du domaine : monter les mailles, point mousse, point de Jersey, point de riz, augmentations et diminutions, finitions. Et puis se lancer !
- Confirmés : tricoter un des personnages de Vivian Schwarz
Illustration d’en-tête : La petite poule rousse (c) Didier jeunesse
Une réponse
[…] Au fil d’une histoire, et avec trois brins de laine, on peut aborder les bases du tricot ou du crochet. Comme dans tout domaine, connaître le lexique de base permet d’appréhender plus facilement les techniques et le web regorge de tutoriels. Pour une fois, la vidéo me semble très supérieure à l’écrit, du moins pour débuter. […]