Aujourd’hui je cède la parole à Noémie Bellanger, jeune diplômée du Master Edition de Paris-Nanterre et créatrice du blog 7 lieues et un livre :
Jeune diplômée du Master Edition de Paris-Nanterre, j’ai décidé à la suite de mon diplôme de m’envoler pour un tour du monde de l’édition jeunesse. J’ai ainsi découvert 7 maisons d’édition indépendantes spécialisées dans les albums illustrés jeunesse sur tous les continents et pu partager leur quotidien le temps d’un mois. Yanbow Al-Kitab au Maroc, Orfeu Negro au Portugal, Bakame Editions au Rwanda, Karadi Tales en Inde, Gecko Press en Nouvelle-Zélande, Amanuta au Chili et Les 400 Coups au Québec, autant d’éditeurs que de rencontres inoubliables.
Si le récit de mes huit mois de pérégrinations est à découvrir sur mon blog ainsi que sur les réseaux sociaux, je vous emmène avec ce billet faire un tour du côté de Montréal et du Québec avec 5 albums coup de cœur que j’ai découvert là-bas. Embarquement immédiat !
Le livre où la poule meurt à la fin de François Blais et Valérie Boivin aux éditions Les 400 coups
Je commence inévitablement par l’un de mes albums préférés aux éditions Les 400 coups. Ne vous fiez pas au titre de ce livre, vous allez probablement beaucoup rire en découvrant l’histoire de Catherine, une petite poulette sacrément dépensière. Au programme, de l’humour québécois audacieux et même corrosif aussi bien dans le texte que dans les illustrations. Pour ma part, je pense que c’est le premier album jeunesse que je vois avec une illustration d’escalopes de poulet.
Toto veut la pomme de Mathieu Lavoie aux éditions Comme des géants
Je continue dans l’humour. Un autre type d’humour tellement simple qu’il en devient presqu’absurde. Le problème est rapidement posé : Toto le ver de terre veut manger une pomme solidement accrochée en haut d’un arbre. Il va alors recourir à tous les stratagèmes possibles et imaginables, tous plus alambiqués les uns que les autres. Un petit album qui plait aux plus jeunes par ses grands aplats de couleurs et aux adultes par son intelligence narrative.
Monsieur Vroum d’Etienne Gerin aux éditions La Pastèque
J’admets ne pas parler de ce livre pour son histoire qui ne m’a pas particulièrement touchée ou émue mais plutôt pour ses illustrations d’une rare vivacité. Normal pour un texte sur un pilote de course qui vit sa vie à 100km/h vous me direz, non ? Et pourtant, c’est assez complexe à rendre en image. Ici, le cadrage et les angles de vue adoptés sont visiblement réfléchis et travaillés. Rien n’est laissé au hasard. Et c’est si rafraîchissant d’ouvrir un livre et de découvrir une double-page quasi blanche qui ait un sens.
Le Jardin invisible de Valérie Picard et Marianne Ferrer chez Monsieur Ed.
J’aime beaucoup le travail de l’illustratrice Marianne Ferrer, sa gestion des couleurs et la poésie de ses dessins. Dans cet ouvrage, on suit une petite fille dans sa chasse aux rêves. Un peu à la manière d’une Alice au pays des merveilles, on s’endort dans le jardin familial pour se retrouver propulsé dans un imaginaire sans limites, jusqu’au ciel et ses étoiles. On en attrape une d’ailleurs au passage dans un filet à papillon, puis on repart de plus belle.
Nuit d’orage de Michèle Lemieux aux éditions Les 400 coups
Je termine par un autre album des 400 coups, en grand écart avec le premier. Celui-ci est un des plus adultes du catalogue de la maison d’édition. Empreint de philosophie, il passe en revue toutes les questions existentielles d’une petite fille qui n’arrive pas à trouver le sommeil. On se reconnaît très vite dans toutes ses interrogations qui nous tiennent nous aussi éveillés des nuits entières à tourner et se retourner dans notre lit. Les illustrations, souvent très imagées, nous touchent directement et on se surprend à penser « c’est vrai que c’est exactement ce que je ressens ! »
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