Un ouvrage qui vient du meilleur des Etats-Unis aborde le même thème que le dernier album de Camille Garoche, un concours de cabanes. Mais le traitement, radicalement différent, ouvre une fenêtre sur les différences culturelles entre la France et l’Amérique du nord.
Léa Lapin : la gestion de projet et l’intérêt général
C’est la rentrée à l’école de la forêt. Léa Lapin propose d’organiser un concours de cabanes. Comme tout concours, il y a des règles à respecter. Avec unanimité, les animaux se mettent d’accord sur trois règles :
- les cabanes doivent être construites dans les arbres ;
- on a le droit de se faire aider par des adultes ;
- l’élection de la meilleure cabane aura lieu le premier week-end de décembre.
Alors que ses camarades entreprennent directement les travaux, Léa Lapin court à la bibliothèque et passe une après-midi à faire des recherches documentaires et à prendre des notes.
On la voit ensuite converser au téléphone. Elle rencontre peu à peu des professionnels très divers : le maire d’abord, les journalistes ensuite, puis un architecte, un chef de chantier, une décoratrice d’intérieur et pour finir des charpentiers et des ouvriers.
Le rôle des animaux est choisi en fonction de leurs caractéristiques comportementales. Le maire, paré de sa banderole, est un beau coasseur. Le journaliste est figuré sous l’aspect d’un furet. L’architecte est Monsieur Blaireau. Quant au chef de chantier, il s’agit bien sûr de Monsieur Castor. On adore l’architecte d’intérieur, Florence Flamant, dont les couleurs flamboyantes sont encore réhaussées par l’immense chapeau orné de roses et de plumes de paon.
Morale, esprit d’entreprise et bons sentiments
Descriptif dans le texte, quasiment romanesque et avec une visée moralisante (rien ne sert de se vanter, rien ne vaut le travail d’équipe avec un objectif d’intérêt général), l’album montre parfaitement aux enfants ce qu’est la gestion de projet et en quoi consiste le rôle des édiles.
On comprend également à la lecture qu’un projet peut aussi partir d’un bon sentiment. En effet, si Léa Lapin se démène pour gagner le concours, c’est parce qu’elle a besoin de fonds pour venir en aide à un de ses proches…
Magie des illustrations
Entre Beatrix Potter et la famille Passiflore de Loïc Jouannigot, les aquarelles de l’Anglais Christopher Dunn, un brin désuètes, feront fondre de bonheur le coeur le plus endurci.
Les amateurs de Frédéric Pillot ou encore Stéphane Poulin ne seront pas déconcertés. L’univers rétro (pas d’ordinateurs, voitures, téléviseurs et téléphones vintage) est en parfait accord avec le style des illustrations.
Outre la magnifique double page de la cabane illuminée, l’illustrateur nous offre en prime des vues en maquette des différentes pièces.
Bravo !
Pour les enseignants
Différences culturelles :
- Le pays : ne pas pouvoir aller à l’hôpital si on n’a pas d’argent.
- L’album : morale très décrite (rare dans les albums français). Bon comportement récompensé.
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