Les Français ont les fables de La Fontaine, les Chinois ont les chengyu, quatre mots qui définissent une situation compliquée et la manière dont il vaudrait mieux la résoudre.
En littérature de jeunesse, les éditions Picquier proposent un éventail d’œuvres asiatiques souvent remarquables. Et depuis 10 ans bientôt, il faut aussi compter sur de nombreux titres chez HongFei, un petit éditeur qui puise son inspiration en Chine.
Après Face au tigre, HongFei vient de publier La lance et le bouclier, dans sa collection En quatre mots. A l’intérieur du livre, deux fables : La lance et le bouclier; La bécassine et la palourde.
La poésie du texte, la richesse du vocabulaire et la qualité des illustrations très douces, en partie réalisées à la palette graphique, s’allient harmonieusement pour produire un album original et percutant. L’illustratrice Sandrine Thommen a même réussi à donner un côté manga à la palourde, protagoniste de la seconde fable.
J’ai un petit faible pour cette histoire : la bécassine y est fort bécasse, la palourde bien balourde. Toutes deux s’engagent dans une lutte désespérée et se piègent mutuellement.
Quand la chute arrive, elle se révèle brève, inéluctable, cruelle à souhait. La conteuse ne s’appesantit pas sur la fin. Et la moralité dégagée s’impose comme une évidence, un bréviaire pour tous, adulte ou enfant.
La lance et le bouclier et La bécassine et la palourde reflètent la civilisation chinoise. Mais, comme toutes les fables, elles touchent à l’universel.
Décidément, les éditions HongFei ne succombent pas aux sirènes du marketing. Je n’irai pas par quatre chemins : voici une belle réalisation estampillée HongFei !
N.B. Un petit conseil : si vous connaissez des adultes qui traitent avec des clients chinois, offrez-leur l’album, ils auront l’occasion de briller en négociation commerciale !
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