J’ai eu le bonheur de passer en famille quelques jours à Amsterdam récemment où, entre la visite de la maison d’Anne Frank et le musée de la Résistance, j’ai fait une pause au magnifique zoo Artis. Mon cœur a fondu de plaisir en voyant l’animation créée par une troupe de suricates. Mais ce qui m’a le plus étonnée, je dois le dire, c’est la taille des grues du Japon. Elles sont immenses et je ne m’y attendais pas du tout. 1 m 50 de hauteur, plus de 2 m d’envergure.
J’ai été d’autant plus marquée par la grâce et l’élégance de ces oiseaux que, dans le cadre d’une sélection d’albums sur le Japon, j’avais repéré Tancho du Catalan Luciano Lozano.
Tancho
Inspiré d’une histoire vraie, ce livre d’images somptueux relate l’histoire d’un homme, Yoshitaka Ito, simple fermier qui a sauvé de l’extinction les grues de l’île la plus septentrionale du Japon, Hokkaïdo. Sa ferme est désormais devenue le centre de conservation de ces animaux caractéristiques du Pays du Soleil Levant.
La symbolique des grues est multiple. Mais selon une légende, la grue peut nous transporter, grâce à ses grandes ailes, vers des sphères spirituelles plus élevées. Ainsi, au Japon, quand une personne meurt, on dit que la grue élève son âme jusqu’au paradis.
Hachiko, chien fidèle
Une autre histoire vraie a donné lieu à plusieurs éditions. Il s’agit de celle du chien fidèle Hachiko, un akita inu qui a attendu son maître à la gare de Shibuya pendant des années, même lorsque ce dernier ne revint pas. Hachiko est devenu célèbre pour sa loyauté. Il a, comme Paddington, sa statue en divers endroits du pays. Nobi Nobi a publié en 2017 une belle version à retrouver en bibliothèque.
Le plus vieil arbre du monde
Il n’y a pas que des histoires vraies d’animaux au Japon. Il y a aussi celle d’un arbre. Un arbre, qui plus est, à l’origine d’une véritable ramification d’histoires.
Celle qui nous intéresse ici débute à la préhistoire et n’a pas fini de nous fasciner. Cet arbre est le premier apparu sur la Terre et est aussi la seule entité vivante qui a survécu au cataclysme d’Hiroshima. Son nom : Ginkgo biloba.
Surnommé l’arbre aux 40 écus, le ginkgo a connu bien des aventures depuis son introduction en Europe par la Compagnie néerlandaise des Indes. Associé à la puissance de la nature, le ginkgo est l’emblème de la ville de Tokyo.
Kotimi et son enfance japonaise
Que dire sur Kotimi et sa trilogie Momoko, une enfance japonaise parue chez Rue du monde ? Tendre, adorable, cette petite série réjouira tout humain doté d’un palpitant. Kotimi y dépeint son enfance dans les années 70 au Japon. C’est sa petite soeur handicapée mentale qui est à l’origine du nom du personnage. Un vrai petit bonheur de lecture.
Des histoires inventées mais pleines de véracité
Le Japon d’Eva Offredo
Yahho Japon ! d’Eva Offredo est presqu’un roman graphique.
8 portraits de femmes, 8 métiers particuliers (lutteuse de sumo, artificière, meunière de nouilles soba…), 8 leçons de choses joyeuses où enfants et parents pourront picorer à plaisir des anecdotes et des éléments initiatiques nippons.
Eva Offredo avait déjà fait fort avec Matcha qui proposait un lexique de base, support de l’histoire d’une grenouille amoureuse. Avec Yahho, elle poursuit l’exercice de style et nous avons affaire à un véritable coup de maître.
Inclassable et incontournable, l’album se prête à de nombreuses animations.
Les chats de Naoko Machida
Le chat sans nom de Naoko Machida prend la suite de Seul à la maison pour nous promener dans une ville japonaise.
Le chat de gouttière de l’album n’a pas de nom. C’est un vulgaire chat de gouttière qui cherche sa place au sein d’une société où tous, même les chiens, ont un nom. Il n’a pas de foyer et se protège de la pluie battante sous un banc. Dans son cœur, il n’y a que le bruit de la pluie. Et pourtant, il ne demande pas la lune, ce chat…
Naoko Machida est une peintre et illustratrice réputée au Japon. Elle vient de publier également Entre chats qui propose des jeux de déduction pour les plus petits.
En savoir plus
D’autres grands noms en rapport avec le Japon : Allen Say, Komako Sakai et Katsumi Komagata. Mais ce sera pour une autre histoire…
Les jeux d’Eva Offredo
- Les différences
- Remettre l’histoire en ordre
- On peut construire un mémory à l’aide des pages de garde
Le bandeau d’en-tête est extrait de Le chat sans nom (c)Le cosmographe, 2024
2 réponses
[…] évoquent celles de Komako Sakai. Mais, chez Sakai la tendresse est omniprésente tandis que chez Naoko Machida la drôlerie prédomine, d’autant qu’elle est masquée par une apparence de […]
[…] Komako Sakai, auteure et illustratrice japonaise, a été designer textile de kimonos avant de concevoir des albums délicats et tendres. […]